Asie, Voyages

Visite d’Osaka

Une image valant mille mots, dans cet article je vais tenter d’être économe en phrases, mais généreux en photos, afin de vous montrer certains endroits à Osaka qui valent le détour.

Umeda/Umeda Sky Building

Que vous arriviez à Osaka par train ou par bus, vous arrivez à Osaka Station, du côté nord de la ville, dans le quartier d’Umeda. Si vous ne vous êtes pas perdus dans le labyrinthe de la gare, impossible de manquer le Umeda Sky Building, 173m de haut. La tour est accessible gratuitement jusqu’à l’antépenultième étage, après quoi il vous en coûtera ¥1500 pour pouvoir prendre des photos à ciel ouvert. Le tout dernier étage était cependant fermé lorsque nous y sommes allés, en raison du typhon Jebi de septembre ayant tout de même fait 17 morts. A noter qu’au pied du building il y a un marché de Noël et qu’en dessous, le sous-sol a été aménagé comme des petites rues traditionnelles toutes « mignonnes ».

Dotonbori/Namba/Koreatown/Shinsekai

Personnellement, à part Dotonbori qui a vraiment un charme particulier, je trouve que tous ces quartiers commerçants, la plupart du temps bondés, se ressemblent un peu tous. Attention, je ne dis pas que je n’aime pas, on y mange pour pas cher et la nuit, avec les lanternes allumées, les néons et autres décorations lumineuses, c’est très joli. Mais alors la foule devient vite insupportable et on se retrouve vite avec une sensation d’hébétement, voire de désorientation.

Bizarrement, à Dotonbori, il y a une foule monstrueuse sur ces fameux ponts qui enjambent le canal, mais c’est agréablement dégagé sur les quais en contrebas. Très agréable!

Shi Tennō-ji

Des temples bouddhistes, on ne va pas se mentir, il y en a quelques-uns à Osaka. Mais le temple Shi Tennō-ji, dans le quartier sud de la ville, est souvent considéré comme le premier temple bouddhiste de tout le Japon. Mais pour nous, ça a surtout été l’occasion de se retrouver dans un lieu calme, loin de la foule, et respirant fortement le zen. Des tortues d’eau vivent dans des grands bassins, on entend différents gongs ou cloches résonner à un rythme lent et régulier, ça sent l’encens, on entr’aperçoit des cérémonies à l’intérieur des bâtiments… Bref, ça change de la folie de la ville!

Le saviez-vous? On parle de temples bouddhistes (dont le symbole est 卍), mais de sanctuaires shintoïstes (dont le symbole est ⛩️). En anglais, buddhist temples, et shinto shrines. Ce sont des lieux de culte différents!

Le château d’Osaka (Osaka-Jō) et son parc (Osaka-Jō-Kōen)

Vous vous en doutez, le château est intimement lié à l’histoire de la ville et du Japon en général. Étant grand fan de Kenshin le Vagabond, le premier manga qui m’a fait découvrir l’univers du manga, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir à notre passage au Château, des bannières marquant l’anniversaire des 150 ans du bakumatsu. Laissez-moi vous résumer un peu la situation de cette époque.

Jusqu’en 1868, cela faisait environ 200 ans que le Japon était gouverné non pas par l’Empereur, mais par un shogun, plus haut titre militaire de l’armée de l’époque. Capitale depuis plus de 1000 ans, Kyoto était toujours le lieu de résidence de l’Empereur, tandis que Tokyo, alors appelée Edo, était le siège du pouvoir shogunal. La lignée des shoguns durant ces 200 ans était celle du clan Tokugawa, dont le 15e et dernier représentant fut Tokugawa Yoshinobu qui accéda au titre en 1866. La situation politique est en cette période assez complexe, notamment à cause de plusieurs clans qui se disputent le pouvoir en fonction des allégeances envers l’Empereur (les « patriotes », dans Kenshin, Ishin shishi, clans de l’Ouest comme Choshu et Satsuma) ou le shogun (basé à Edo, donc à l’Est + des clans comme Aizu).

Pour ne rien arranger, la présence de plusieurs forces étrangères (dont les Français) complexifie encore plus l’échiquier et après une suite croissante de conflits sur plusieurs années, une guerre civile éclate pendant un an et demi, la guerre de Boshin. L’élément déclencheur de la guerre vient en fait d’un changement d’avis du shogun Yoshinobu: d’abord il abdique officiellement et rend le pouvoir à l’Empereur Meiji (d’où le nom de restauration Meiji). Et puis finalement décide de revenir sur sa décision en attaquant les clans de l’Ouest à Kyoto, rien de moins. Comme les forces du shogunat, malgré leur supériorité numérique, se prennent un revers magistral lors de la bataille de Toba-Fushimi, Yoshinobu se retrouve contraint fin janvier 1868, de fuir dans son Château à Osaka, symbole du shogunat depuis un siège 200 ans auparavant qui a permis aux Tokugawa d’asseoir leur puissance.

Mais son séjour ne dure pas longtemps, car début février il fuit en direction d’Edo par la mer, abandonnant au passage ses troupes qu’il avait promises de mener au combat (évènement dont il est fait mention dans Kenshin, au moment où Shishio décide d’attaquer par bateau). Sans chef, les hommes décident de quitter les lieux et les forces pro-impériales peuvent alors s’emparer du Château sans rencontrer de résistance, et le brûler. La suite des batailles est un long enchaînement de défaites pour les troupes encore fidèles au shogun, jusqu’à l’été 1869 où la République d’Ezo fondée à Hokkaido par le leader de la Marine shogunale et des Français (!), se rend. Ainsi s’achevait une période sanglante du Japon, pour laisser place à une nouvelle ère moderne, l’ère Meiji, qui fera plus tard du Japon une grande nation.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *