Asie, Voyages

Notre week-end à Fukushima (première expérience de onsen!)

C’est avec un honneur profond que nous avons accepté la généreuse invitation de notre ami Ryo-san à venir passer un week-end chez ses parents, dans la maison dans laquelle il a grandi, à Iwaki, petite ville de Fukushima.

C’est donc en compagnie de Miou-san, d’Alex-san et Ryo-san lui-même, que nous avons pris le bus à Tokyo Station pour effectuer le trajet d’environ 3h (¥3000).

A l’arrivée, le Papa de Ryo-san est venu nous chercher tous les 5 (vive les monospaces), et c’est au bout d’une quinzaine de minutes que nous sommes arrivés, sous un magnifique ciel étoilé.
Quel bonheur de se retrouver en pleine campagne après la frénésie de la ville!

Après une brève visite de la maison, la Maman de Ryo-san n’a pas eu trop de mal à nous attirer vers la cuisine où nous attendait un énorme sukiyaki qui a bien fait plaisir.

Ce soir là, les parents de Ryo avaient déjà mangé, et en fait ils n’ont mangé en même temps que nous pour aucun des autres repas, la cuisine étant un poil trop petite pour sept personnes attablées (et encore moins huit, si on compte la grand-mère habitant avec eux). Cela n’a pas empêché de discuter autour de la table, Ryo-san faisant office de traducteur. Nous ne sommes pas arrivés les mains vides: nous avions acheté à Tokyo des petites pâtisseries bien appétissantes, que nous avions hâte de partager et goûter tous ensemble. Mais à la fin du repas, rassasiés par le dîner et terrassés par la fatigue, on décide de remettre plutôt ça au lendemain.

De moelleux futons bien rembourrés nous attendaient pour une nuit qui fut froide, très froide. Les chauffages d’appoint que l’on avait se sont éteints pendant la nuit… Et Ryo-san qui nous dit que d’habitude il n’utilise même pas ces chauffages d’appoint l’hiver: comment font les Japonais pour être endurcis à ce point?

Le lendemain matin, après une petit déjeuner traditionnel (que l’on a tous eu un peu de mal à digérer… ) et une bonne balade au bord de l’Océan pour profiter un peu du soleil, nous avons de nouveau embarqué dans le monospace conduit par Ryo-san cette fois-ci, pour aller au premier onsen de notre vie, à 天神岬温泉しおかぜ荘 (Tenjinmoko Onsen Shiookazuso), dans le petit patelin de Naraha.

Et là, 1h30 de pur bonheur!

L’entrée était de ¥700, autant dire une misère pour l’expérience vécue. Dès que l’on passe la porte d’entrée, on doit retirer ses chaussures et les mettre dans un casier à clef, gratuit, juste à côté de la réception où il faut régler. Les hommes et les femmes sont alors séparés par deux entrées avec des rideaux qui indiquent leurs zones respectives. Passé ces rideaux (et un couloir faisant un coude, quand même), les gens peuvent être tous nus direct. Il s’agit de vestiaires tout ce qu’il y a de plus classique, avec des casiers et des grands miroirs, mais aussi des accessoires de toilette (sèche-cheveux, peignes…), un distributeur de boissons, et un pèse-personne (!). Bref, avoir revêtu mon costume de naissance et simplement gardé la plus petite des 2 serviettes reçues juste avant à l’accueil (+ la clef du  second casier), c’est avec plaisir et appréhension que j’entre dans la pièce des bains proprement dite.

Surprise: il n’y a quasiment personne! Quatre ou cinq personnes. Ryo-san et moi allons nous asseoir à un des tabourets tout alignés: il faut se laver intégralement. Savon et shampooing sont à disposition. Ryo-san m’explique qu’il mouille sa serviette et s’en sert comme gant de toilette. Alex-san nous rejoindra quelques instants plus tard, après son passage aux sanitaires.

Pour se laver, ça ressemble à ça

Vient ensuite le moment de tester un des bassins intérieurs. C’est un onsen, ce qui veut dire que l’eau provient d’une source minérale naturelle. En effet, elle a une odeur et goût vaguement métalliques. La température de l’eau est exquise! Et d’ailleurs celle de l’air également. Sauf évidemment sur le chemin du bassin extérieur, là évidemment on fait moins les malins. La vue est à couper le souffle et pour couronner le tout, Dame Nature a jugé bon de nous donner quelques flocons de neige venus des montagnes proches.

La petite serviette utilisée plus tôt comme gant de toilettes sert ensuite de cache-sexe pour les plus pudiques, surtout lorsque l’on veut tester les « matelas » extérieurs, des dalles de roche plate aménagées de sorte qu’un filet d’eau coule en continu sur toute la surface du dos une fois allongé. Une expérience un peu trop vivifiante pour la température de l’air extérieur! Note importante, les bains doivent rester propres (c’est pour ça qu’on se lave avant) et on ne doit ni plonger la tête sous l’eau, ni tremper la serviette dedans. La serviette, on peut la garder sur la tête ou à côté du bain.

Comme dans les mangas

Avant de partir, nous avons également pu profiter du sauna à l’intérieur, sans oublier de faire trempette dans de l’eau fraîche juste après, histoire d’optimiser tous les bienfaits circulatoires. Ce qui a également permis à Alex-san de libérer un peu ses voies aériennes, il se traînait un état grippal depuis quelques jours… Une fois que l’on a bien profité de tout ces bienfaits thermaux, on peut se rincer sur les mêmes tabourets où l’on s’était lavé au début, puis on laisse égoutter un maximum l’eau sur soi avant d’aller récupérer la grande serviette restée dans le casier du vestiaire. Là, il y a tout le nécessaire pour se refaire une beauté face au miroir. C’est après s’être habillé que Ryo-san aime généralement boire du lait au distributeur de boisson 🥛

En sortant, on se chauffe pour aller voir la zone encore irradiée de Fukushima. Très spécial, avec les panneaux indiquant le taux de radiation, la ville fantôme et les barrières empêchant de s’arrêter…

Nous sommes revenus légèrement à la bourre pour la préparation des mochi, mais ça ne nous a pas empêché de participer (un peu) à leur confection. Pour ceux qui ne connaîtraient pas les mochi, il s’agit de pâte de riz roulée en boules, et que l’on peut manger sucrée ou salée.

Évidemment après le repas une petite sieste s’impose, mais pas avant d’avoir dit bonjour à la grand-mère de Ryo-san (elle ne parle pas anglais, et se remet tout juste d’une grosse grippe donc c’est la seule fois qu’on l’a vue). Et puis on profite encore de la voiture pour aller se faire un petit bowling au centre d’Iwaki.
Le soir, encore un festin, à base d’huîtres cette fois. En fondue, mais aussi revenues dans du beurre grâce aux talents de Miou-san, vu qu’elle a un petit boulot dans un restaurant d’huîtres.

Une fois n’est pas coutume, on va discuter dans le salon, au chaud, et on joue aussi avec Kin-chan le hamster, qui aime bien se promener librement dans toute la pièce.

Le dernier jour, le petit déjeuner est plus sobre (mais je re-demande de cette fameuse confiture de yuzu-orange) et on papote un peu avec les parents de Ryo-san.
Mais déjà il faut retourner prendre notre bus à Iwaki Station.

A très vite Ryo-san, un énorme merci à toi et à toute ta famille!

Bonus anecdote: à propos des petites pâtisseries que l’on avait amenées à notre arrivée et qu’on voulait partager tous ensemble… En fait on a fait l’erreur de les offrir en même temps que d’autres petits cadeaux (des produits cosmétiques venant de l’Occitane, car oui, il y en a au Japon), sans préciser que c’était un dessert à partager tous ensemble. Or, il faut savoir qu’offrir un cadeau est plus codifié qu’en France, et en l’occurrence nos hôtes ont tout de suite rangé les pâtisseries au frigo pour pouvoir les déguster de leur côté, ce qui semble être la façon de faire par défaut dans ce genre de situation. Ce n’est qu’en proposant de manger ces pâtisseries le lendemain que nous avons crée le quiproquo, Ryo-san nous disant que ses parents avaient déjà commencé à les goûter… Il aurait fallu mieux signifier nos intentions! Mais tant mieux, apparemment ils étaient succulents ces gâteaux!